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Beaucoup de bruit pour rien

William Shakespeare

  • Mise en scène, scénographie, dramaturgie : Alain Grand
  • Assistanat : Sylvain Grangier
  • Traduction : Jean-Michel Déprats
  • Danse : Josi Gonzales
  • Décor : Sandrine Tona
  • Création costumes, coiffures, habillage : Linda Guenin, Elisabetta Aebischer
  • Création lumières, régie générale : Thomas Roulin
  • Maquillage : Marie-Luz Garcia
  • Photographies : Frédéric Möri
  • Univers sonore : Sylvain Grangier
  • Graphisme publicitaire : Héloïse Pillet
  • Musique : John Rowcroft
  • Captation : Mathieu Brulhart
  • Techniciens montage : Thomas Roulin, Emile de Gautard, Michael Kilchoer
  • Personnel d'accueil : Julien Mossu, Bryan Oberson, Romain Borcard, Alexandre Raemy, Maja Djukic, Laetitia Dutheil, Gjon Muharremaj, Zoé Colliard, Joann Taylor
  • Coproduction : Collège du Sud, CO de la Gruyère, Théâtre du Latécoère
Jeu :
  • Erwann Henchoz : Don Pedro, prince
  • Emile Schuwey : Don Jean, son frère bâtard
  • Michel Pilloud : Claudio, jeune seigneur
  • Antoine Genoud : Bénédict, jeune seigneur
  • Léana Lemaire : Signora Léonato, gouverneure
  • Coralie Brêchet : Antonia, sa sœur
  • Luana Badoux : Conrad, membre de la suite de Don Jean
  • Damien Margelisch : Borachio, membre de la suite de Don Jean
  • Nathanaël Mornod : le Frère François
  • Un garde
  • Héloïse Clément : Cornouille, chef des gendarmes
  • Ursula, dame de compagnie de Héro
  • Samuel Caille : Verjus, chef de quartier
  • Jeanne Girard : Héro, fille de Léonato
  • Igaëlle Venegas : Béatrice, nièce de Léonato
  • Marie-Prune Schaller : Margaret, dame de compagnie de Héro
  • Hugo Venegas : le messager
  • Un garde
  • Murielle Tercier : le sacristain
  • Lorena Di Gennaro : un garde

Synopsis

D

on Pedro revient de guerre victorieux avec sa compagnie sur les terres de son ami Léonato. Béatrice, « dame à l’esprit plaisant », retrouve Bénédict. Ce sont de vieilles connaissances qui s’échangent des moqueries brillantes. Claudio, jeune et naïf ami de Bénédict, tombe amoureux de Héro. Leur mariage s’organise presque immédiatement, et par manière de plaisanterie, la compagnie de Don Pedro complote pour faire tomber Béatrice et Bénédict amoureux. Dans le même temps, le fourbe Don Jean conspire par jalousie à saboter les fiançailles de Héro et Claudio. Il fait croire à Claudio que sa promise lui est infidèle. À la cérémonie de noces, Claudio humilie publiquement Héro, l’accusant de « sauvage sensualité » et d’ « impiété ». Le frère François, qui soupçonne un malentendu, suggère en secret à la famille de Héro de la cacher pour quelque temps et de faire croire à sa mort jusqu’à ce que son innocence soit prouvée. Peu après la cérémonie, Béatrice et Bénédict s’avouent leur amour; Bénédict, fiancé et désormais loyal à Béatrice, provoque à sa demande son ami Claudio en duel pour venger la mort supposée de Héro. Heureusement, la police locale appréhende les complices de Don Jean, ce qui prouve l’innocence de Héro et la duplicité de Don Jean. Léonato exige que Claudio témoigne au monde de l’innocence avec laquelle Héro est morte et épouse une autre de ses nièces, « presque la copie de l’enfant morte ». Claudio accepte et se prépare à épouser la supposée cousine de Héro. À la cérémonie, le masque de la mariée tombe et découvre Héro. Bénédict demande la main de Béatrice, qui accepte. Les deux couples et leurs compagnons peuvent librement fêter leur union.

Le titre dit tout de la pensée de la pièce : on s'agite, on rit, on s'affronte, on chante, on frôle le drame mais au fond, il ne se passe rien. C'est une oeuvre légère mais qui, comme très souvent avec Shakespeare, tutoie la tragédie. Deux intrigues en miroir, deux couples : Héro et Claudio s'apprêtent à célébrer leur mariage mais des insinuations calomnieuses conduisent Claudio à interrompre brutalement la cérémonie. Bénédict et Béatrice, tous deux farouchement réfractaires à l'idée de mariage, ne se supportent pas mais vont être poussés dans les bras l'un de l'autre par la ruse de leurs amis. Dans les deux cas, c'est la rumeur qui aiguillonne les sentiments : c'est la forme qui crée le fond. Tout est affaire de faux-semblants. Shakespeare fait de ce constat amer une fête jubilatoire. Il nous invite à danser le désenchantement du monde. De cette contradiction naît la mélancolie de Béatrice. La scénographie nous plonge dans la magie des années folles d’où émanent des désirs de fêtes, de sexe, de danses avec en toile de fond une récente guerre que les protagonistes veulent oublier pour se réinventer sous les couleurs de la légèreté. C’est là, dans cet entrepôt désaffecté transformé en salle des fêtes que vont résonner les tumultes et les mystères des sentiments amoureux...

- Béatrice : Est-ce que vous ne m’aimez pas ?
- Bénédict : Ma foi, non. Pas plus que de raison. Alors vous ne m’aimez pas ?
- Béatrice : En vérité, non, sinon par retour d’amitié.

Exposition « DRAMA »

D

rama est une exposition qui rend compte par l’image du travail pédagogique et artistique mené par Alain Grand durant tout une saison théâtrale avec la troupe du Collège du Sud. Les photographies de Frédéric Möri montrent des portraits et des moments particuliers autour et pendant les répétitions. Elles sont réalisées en noir-blanc et en argentique selon des techniques et une approche des années 30 à 60. 42 tirages ont été sélectionnés sur les quelque 350 photos tirées lors de la saison théâtrale des Longues Fourchettes. Ils constituent un travail documentaire original sur le jeu, la transmission, l’émotion et les amitiés qui se trament autour de la préparation d’une pièce de théâtre.

Remerciements à la Loterie romande, la ville de Bulle, Gruyère Energie SA, Liebherr SA pour avoir soutenu cette exposition.

« Penser seulement que la responsabilité du comédien est de donner la vie à des êtres humains, imaginer que le personnage a véritablement existé, respiré, parlé une seule et unique fois et qu’il n’est pas comme vous mais unique. Etre convaincu de cet état de fait nous pousse à vouloir absolument connaître cet être exceptionnel, hors du commun.[…]
Se poser les bonnes questions, en fonction de la réplique :

Quel homme pourrait improviser des mots comme ceux-là, dans le contexte du vécu à ce moment-là?
Quelles expériences a vécu le personnage pour proférer cette réplique?
Quelle recherche de soi a-t-il vécu pour parler ainsi? »

- Extraits du Journal de P. Brook sur l’oeuvre de W. Shakespeare

Captation du spectacle