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Le Tartuffe

Molière

  • Mise en scène, scénographie : Alain Grand
  • Assistanat : Sylvain Grangier
  • Dramaturgie : Serge Castella
  • Création lumières & projection vidéo : Marc Boyer
  • Création costumes, coiffures, habillage : Linda Guenin
  • Maquillage : Marie-Luz Garcia, Esthel Panchaud
  • Univers sonore : Pierre-Alain Vannaz
  • Régie générale : Thomas Roulin
  • Captation : Mathieu Brulhart, TakeOff Productions
  • Techniciens montage : Emile De Gautard, Thomas Roulin, Marc Boyer
  • Graphisme publicitaire : Lucien Roussy
  • Photographies : Hector Sudan, Marc-Olivier Guenin
  • Mobilier : Jean-Claude Raemy, Mobilis
  • Personnel d'accueil : Alexandre Raemy, Julien Mossu, Laetitia Dutheil
  • Coproduction : Collège du Sud, Théâtre du Latécoère, CO de la Gruyère
Jeu :
  • Igaëlle Venegas : Madame Pernelle, mère d’Orgon
  • Romain Borcard : Orgon, mari d’Elmire
  • Coralie Brêchet : Elmire, femme d’Orgon
  • Emile Schuwey : Damis, fils d’Orgon
  • Zoé Colliard : Mariane, fille d’Orgon & amante de Valère
  • Bryan Oberson : Valère, amant de Mariane
  • Nicolas Raulin : Cléante, beau-frère d’Orgon
  • Gjon Muharremaj : Tartuffe
  • Sandrine Bouquet : Dorine, suivante de Mariane
  • Héloïse Clément : Monsieur Loyal
  • Léana Lemaire : L’exempt
  • Jeanne Girard : Flipote, servante de Madame Pernelle

Synopsis

L

heure est à l’ordre moral dans la maison d’Orgon. Avec le soutien de sa mère, Madame Pernelle, Orgon introduit dans sa demeure un gueux portant le nom de Tartuffe, personnage dont la dévotion ostensible l’a séduit. Face au nouveau venu, la famille se divise. Dévot ou hypocrite, imposteur ou directeur de conscience ? Cléante, son beau-frère, Damis son fils et sa servante Dorine tentent d’ouvrir les yeux du maître de maison. Sous le masque du rigorisme et de la pruderie (« Cachez ce sein... »), Tartuffe abrite des appétits et une sensualité sans limites. Il obtient tout d’Orgon, la promesse d’épouser sa fille Mariane, la donation générale de tous ses biens et tente de séduire sa jeune femme Elmire. Démasqué, il utilise tout le pouvoir dont Orgon l’a investi et ordonne de suite l’expulsion de toute la famille...

La traversée des illusions est rude dans Tartuffe: elle secoue une famille aux prises avec le plus malfaisant des hypocrites, si malfaisant que son nom est devenu commun. Ici, Molière nous dit qu’il est moins dangereux de s’en prendre aux marquis, aux précieuses, aux cocus et aux médecins, qu’aux hypocrites. Rarement comédie a provoqué tant de fureur et d’anathèmes. Sur le registre de la farce, l’auteur construit une puissante machine à dénoncer l’hypocrisie, le fanatisme religieux. Molière a la protection du roi, mais le parti des dévots est puissant. Voilà la pièce interdite et, avec son auteur, vouée au feu purificateur. Entre farce et politique, rire et lucidité, l’extraordinaire pouvoir de scandale du Tartuffe n’a pas pris une ride. La comédie est toujours l’histoire d’une possession, d’un aveuglement. Tartuffe invité par Orgon à venir restaurer l’ordre chez-lui, y introduit la manipulation, la rhétorique du mensonge. Le fanatisme est un système, il est plus facile de lui ouvrir la porte de sa maison que de l’en faire sortir.

Dans l’interprétation que vous allez découvrir, il est plus question des dangers de l’internet que de fanatisme religieux. A la lumière de nos sociétés et de notre condition d’homme moderne sous le joug de l’omniprésence d’une ultra connectivité, Tartuffe est le virus par excellence, un puissant « cheval de Troie » qui aura attendu sa proie. Ce virus, sous les traits du personnage possédant le magnétisme du diable et le verbe brillant, aura finalement la tâche aisée puisqu’il sera introduit dans la maison par un Orgon naïf en quête d’identités sexuelle et morale, cherchant désespérément son maître à penser. Quand la pièce débute, Tartuffe a déjà bien infecté la famille...il ne sera stoppé qu’à la fin du 5ème acte avec l’arrivée de l’exempt, pourrait-on dire : l’anti-virus. Ce soir, vous êtes donc plongés dans un monde que vous connaissez de près ou de loin, un monde en tout cas où les pires dangers peuvent venir à vous « déguisés » en servants de messe mais avec des intentions perverses. La scénographie représente la maison d’Orgon, dans un style à la fois moderne et bourgeois, avec vue sur le Léman. Du mobilier contemporain high-tech souligne le caractère aisé du propriétaire. Au lointain, derrière une composition d’oeuvres d’artiste, on distingue une grande baie vitrée animée par un ciel bleu azur. C’est dans cette ambiance, au coeur de cette mécanique implacable que nous vous convions. Bon spectacle !

Nous dédions l’ensemble de notre travail à Ségolène, comédienne au sein de la Compagnie des Longues Fourchettes durant quatre ans et durant trois avec la troupe du CO la Tour-de-Trême. A elle vont nos pensées, notre amour et notre reconnaissance pour ce qu’elle nous a donné.

Oui, je deviens tout autre avec son entretien,
Il m’enseigne à n’avoir affection pour rien ;
De toutes amitiés il détache mon âme ;
Et je verrais mourir frère, enfants, mère, et femme,
Que je m’en soucierais autant que de cela.

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