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Un chapeau de paille d'Italie

D’après Eugène Labiche

  • Mise en scène, scénographie : Alain Grand
  • Assistanat, adaptation : Serge Castella, Jeanne Girard
  • Décor, accessoires : Léo Dafflon
  • Maquillage, coiffures : Julien Charrière
  • Costumes : Naomi Purro
  • Direction du chant : Alexandre Raemy
  • Création lumières, régie générale : distribution en cours
  • Photographies, graphisme publicitaire : Anouk Geinoz
  • Captation : Mathieu Brulhart
Jeu :
  • Lou Turrian : Fadina, riche héritière
  • Emilien Margelisch: Nonencourt, pépiniériste et père d’Hector
  • Orphée Machy : Beauperthuis
  • Maëlle Gremaud : Vézinette, sœur de Nonencourt
  • Paul Brandenberger: Tardiveau, comptable & commis de Clara
  • Marie Brassaud : Bobine, nièce de Nonencourt
  • Titouan Ruprecht : Brad, amant d’Anaïs de Beauperthuis
  • Agathe Margelisch : Félicie, domestique de Fadina
  • Elias Baur : Achille de Rosalba, vicomte et cousin de la Baronne de Champigny
  • Egide Denis : Hector, fiancé de Fadina
  • Maé Bréton : Anaïs de Beauperthuis, épouse de Beauperthuis
  • Emma Cottet : La Baronne de Champigny
  • Emma Bermudez : Clara, modiste, ex-amante de Fadina
  • Timothée Duc : Victor, domestique d’Anaïs de Beauperthuis
  • Clémence Moulin : une amie de Clara, ex-amante de Brad
  • Mali Magnin : une amie de La Baronne de Champigny
Représentations

14-15-16 mai 2026 à 20h00
17 mai 2026 à 16h00

Salle CO2, La Tour-de-Trême

Sans entracte, durée : 1h45, collecte à la sortie, sans réservation.

L'Histoire

L

e jour de ses noces, Fadina voit son cheval manger le chapeau paille d’Anaïs de Beauperthuis, en pleine « affaire » avec son amant. Fadina est alors contrainte de se lancer à la recherche d’un chapeau identique afin de se sauver du mari jaloux de la dame. Pour ne pas éveiller les soupçons de son futur beau-père, qui arrive avec toute la noce, elle entraîne cette dernière dans sa folle quête…

Note

L

e spectacle qui va vous être présenté a fait l’objet d’une adaptation afin d’une part de féminiser certains personnages (Fadinard vs Fadina, Bobin vs Bobine, Vézinet vs Vézinette, etc.) afin de donner une lecture différente de celles habituellement à voir dans les vaudevilles de cette époque et d’autre part afin de rendre la fable plus accessible dans son écriture. Cependant, l’action n’en perd pas pour autant de sa vigueur ni de son rythme, elle respecte également les airs de vaudeville voulus par l’auteur qui créent une accélération dans la cadence de jeu dans cette hallucinante course contre la montre. Dans une correspondance de l’auteur, on peut y lire : « Je me suis adonné presque exclusivement à l’étude du bourgeois, du philistin ; cet animal offre des ressources sans nombre à qui sait le voir. Il est inépuisable. C’est une perle de bêtise qu’on peut monter de toutes les façons… ».

Labiche n’épargne pas non plus l’aristocratie puisque la pièce y fait une intrusion pour présenter l’ancienne noblesse à particules qui impressionne tant le bourgeois, à l’image de la Baronne de Champigny qui possède un hôtel particulier. On y découvre une aristocratie ridicule, enfermée dans son passé mais qui tente malgré tout de se mettre au goût du jour en s’intéressant à l’art, à la mode ; les domestiques sont quasiment absents de la pièce, mis à part quelques employés de maison mal payés, désagréables et ceux-ci ne se gênent pas de se moquer de leurs maîtres : ils demandent des pourboires, ils ne font pas le ménage et boivent le vin des propriétaires.

Aucune classe sociale n’est épargnée dans le tableau acerbe dressé par Labiche.

L'auteur

E

ugène Labiche naît à Paris le 5 mai 1815. Son père est un riche industriel qui possède une fabrique de sucre à Rueil-Malmaison. Une fois son baccalauréat en poche en 1833, il voyage avec des amis en Suisse, dans la péninsule italienne et en Sicile. Il envoie à un journal parisien de petites scènes de vie pleines de fantaisie, qu’il publiera en 1839 sous le titre La Clé des champs. À cette époque, il rédige aussi des articles de critique théâtrale dans la Revue du théâtre. En 1837, Eugène Labiche fonde avec Auguste Lefranc et Marc-Michel une association de production théâtrale, qu’il appelle avec humour « l’usine dramatique » et crée en collaboration avec ses deux amis sa première pièce, La Cuvette d’eau. L’année suivante, en 1838, il remporte un premier succès avec Monsieur de Coislin. Il publie ensuite régulièrement deux à trois pièces par an. Il ne retiendra aucune d’entre elles quand il éditera son Théâtre complet. En 1842, il épouse une riche héritière âgée de dix-huit ans, Adèle Hubert. À son mariage, il promet à son beau-père d’abandonner le théâtre. Il tient son engagement pendant un an, mais s’ennuie tellement que sa femme l’encourage à se remettre à écrire. Le succès en 1844 du « Major Cravachon » au Théâtre du Palais-Royal lui permet de devenir le collaborateur régulier de cette salle.

Eugène Labiche tente une carrière politique en 1848 et se porte candidat à Rueil-Malmaison lors des premières élections au suffrage universel masculin, pour l’Assemblée constituante de la IIe République. C’est un échec : il abandonne la politique jusqu’en 1868, date à laquelle il est élu maire de Souvigny-en-Sologne, commune dont dépend le château de Launoy qu’il achète en 1853. Sa production s’accélère à partir de 1848 avec en moyenne 10 pièces par an. Il devient le principal vaudevilliste des années 1840-1860 et connait le succès avec plus d’une dizaine de ses œuvres, dont un grand nombre sont données au théâtre du Palais-Royal, qui accueille des comédies et des vaudevilles. En 1849, il est élu membre de la commission de la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques, en qualité d’archiviste. En 1861, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Labiche œuvre ensuite pour être représenté sur la scène de la prestigieuse Comédie-Française :  il y parvient en 1864, avec la pièce « Moi » puis en 1876 avec « La cigale chez les fourmis », écrite en collaboration avec l’académicien Ernest Legouvé. Mais le public se montre peu enthousiaste.

En 1880, il est élu à l’Académie française, après quelques débats. Lors de son discours de réception à l’Académie, Labiche définit clairement son objectif à travers ses œuvres : amuser le public. Alphonse Daudet, soulignera : « Labiche n’est pas seulement un merveilleux amuseur, mais un observateur profond, un railleur qui sait toujours où va son rire. »

Labiche meurt à Paris le 13 janvier 1888, à l’âge de septante-trois ans.